Orange nous a ouvert les portes de son central téléphonique

Pas de grande enseigne à l'effigie d'Orange (France Telecom), aucun panneau pour signaler la présence du bâtiment, hormis le grand pylône dédié aux antennes de téléphonie mobile qui pourrait trahir sa présence, le central téléphonique et internet de Castelsarrasin, qui jouxte la RD813 à deux pas de l'hippodrome de Marchès, ne se distingue guère.

Et pourtant, comme nous l'expliquent Michel Jannin, directeur des relations avec les collectivités locales et institutionnelles chez Orange, et Jacques Albouy, responsable des équipes d'interventions en Tarn-et-Garonne, « ce sont 30 000 lignes qui partent d'ici ». Ce central de classe 4 (1) héberge à la fois la téléphonie fixe (RTC), le réseau internet (ADSL), le réseau mobile, ainsi que les équipements de transmissions qui relient les lignes aux centraux plus importants et donc au réseau national.

Une salle interdite aux techniciens d'Orange

Une fois franchie la porte d'entrée blindée - le lieu bénéficie d'une surveillance particulière 24 heures/24 heures et est recensé sur les plans Vigipirate des forces de l'ordre - nos deux interlocuteurs vont s'évertuer à rendre compréhensible les entrailles de ce bâtiment aux milliers de connections qui nous renvoie aux images des meilleures séries télés d'espionnage. « En fait c'est assez simple. Pour ce qui est de la téléphonie fixe, chaque client est relié à une première façade par le biais de deux fils. S'il veut être connecté à l'ADSL, il suffit de tirer deux nouveaux fils depuis la jarretière. » Une seconde façade permet la liaison avec les équipements, alors qu'un peu plus loin les armoires dédiées aux câbles de fibre optique commencent à prendre de l'importance. Derrière une cloison se trouve une autre salle. « C'est celle dite de dégroupage, où nos techniciens n'ont pas le droit d'intervenir. Ce local est mis à la disposition de nos concurrents pour installer des équipements ADSL». Entre les deux salles, il n'y a guère que les gros câbles faisant jonction qui ont le droit de franchir la frontière. « Inversement, les techniciens concurrents n'ont pas le droit de pénétrer dans l'autre partie du terminal… »

Quant à la partie anciennement réservée aux bureaux, elle dit combien le mode d'intervention sur les lignes a évolué. « Avant, nos techniciens pilotaient le central téléphonique d'ici. Aujourd'hui, l'essentiel des interventions se fait depuis des centraux plus importants, notamment le central national basé à Rennes. » Ce qui n'empêche pas les deux hommes de revendiquer une proximité qui fait, selon eux, la force d'Orange. « Nous avons 135 salariés sur le département dont 14 techniciens pour la partie matériel et 25 dédiés aux clients. Des équipes de techniciens capables d'intervenir physiquement de 8 heures à 18 heures et de monter des astreintes. »

(1) à titre de comparaison le central de Montauban, de classe 3, héberge 250 000 lignes.

source la depeche